
©Pot Faience Hospices Beaune|Francis VAUBAN

©Jardin Hospices Beaune|ALLARD-SAINT-ALBIN Nicolas

©Hospices De Beaune Apothicairerie 1|Francis Vauban
Pendant la Guerre de Cent Ans, au XVème siècle, la France est affaiblie. Les campagnes sont dévastées. La peste noire a fait des ravages. La population a baissé de moitié. C’est alors que le Chancelier Nicolas Rolin s’inspire des fondations hospitalières flamandes pour faire bâtir l’Hôtel Dieu de Beaune. Avec son épouse, Guigone de Salins, ils souhaitent offrir aux plus nécessiteux un lieu d’assistance et de soins. C’est ainsi qu’est fondé en 1443 ce monument emblématique de la Beaune et de la Bourgogne.
Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443 … dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels … je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère …
Vous passez le porche de cette bâtisse en pierre de taille, à la monumentale toiture d’ardoise, qui s’élève face au centre de Beaune. Vous avez encore le nez sur votre billet et vous ne vous attendez pas à ce que vous allez découvrir. Vos pieds heurtent doucement les pavés et vous levez enfin la tête. Vous êtes stoppé net. La cour de l’Hôtel-Dieu (dits Hospices de Beaune) se dévoile, majestueuse, splendide, inattendue.
Votre regard est émerveillé par la toiture de tuiles vernissées aux motifs polychromes. Ce symbole de prestige couvre généralement les charpentes des cathédrales et des résidences princières. Les toit des Hospices de Beaune, ce palais pour les pauvres, sont sans conteste les plus beaux. C’est un trésor que vous n’imaginiez pas.
Cette citation parlera à beaucoup d’entre nous. Et elle vous reviendra immédiatement en mémoire lorsque vous entrerez dans cette magnifique Salle des Pôvres. Vous avez deviné qu’il s’agit d’une des répliques de la Mère Supérieure à l’aviateur “Big Moustache”, réplique issue du film La Grande Vadrouille, avec Louis de Funès et Bourvil.
Lors du tournage de cette fameuse scène dans la grande « salle des Pôvres », l’hôpital est encore en activité. Il n’a sans doute pas été très facile pour les sœurs hospitalières de garder leur sérieux dans leur tâches quotidiennes. Lors de votre visite, vous découvrirez quelques anecdotes à ce sujet.
Surtout vous en apprendrez plus sur les balbutiements d’une médecine moderne, mise à disposition des plus démunis. Nicolas Rolin et son épouse, Guigone de Salins, avaient à cœur de proposer des méthodes thérapeutiques plus hygiéniques, plus efficaces et gratuites pour les nécessiteux. De quoi rassurer les malades de l’époque, même si la plupart avaient davantage foi en Dieu que dans les soins des médecins.
Pour preuve, la Chapelle adjacente à la Salle des Pôvres accueillait les prières de guérison et de reconnaissance des malades, sous le regard bienveillant de l’archange du polyptyque du Jugement Dernier.
La visite vous entraîne dans les méandres de la médecine moderne. Vous découvrez comment l’architecture du lieu a été pensée pour améliorer l’efficacité des soins et l’hygiène. Certaines pratiques sont encore utilisées aujourd’hui, 6 siècles plus tard.
La collection d’objets de torture, pardon d’instruments médicaux est souvent étonnante. Vous vous direz que l’anesthésie a de bons côtés finalement.
Nous vous invitons ensuite à une chasse aux trésors dans l’apothicairerie. A vous de trouver, parmi les pots de faïence et les bocaux, les potions aux noms les plus évocateurs. Apercevez-vous la “Colle de poisson” ou la “poudre de cloportes”?
« Que ton aliment soit ta médecine » – Hippocrate – 400 ans avant J.C
Dans les cuisines de l’Hôtel-Dieu, les sœurs s’activaient pour fournir une alimentation saine et équilibrée aux malades. L’organisation était millimétrée. On peut très facilement imaginer l’activité qui régnait dans cette salle austère mais fonctionnelle. Vous sentez la chaleur du foyer ? Vous entendez la broche tourner juste devant ? Le concert des cuillères en bois sur les cuivres ? Une bien belle symphonie pour un spectacle gourmand. Et le fumet qui s’échappe de la salle… De quoi revigorer n’importe quel malade.
Le Domaine viticole des Hospices de Beaune a mis en vente ses millésimes pour financer son hôpital. Les ventes de vins se faisaient à l’amiable puis par soumissions cachetées après la Révolution Française. Mais ce n’est qu’en 1859, que s’est imposé le système de vente aux enchères. Joseph Petasse, Économe des Hospices, conscient que la qualité des vins ferait venir à Beaune des acheteurs du monde entier, contribua à faire adopter ce type de ventes.
Depuis, la Vente des Vins des Hospices de Beaune est devenue le rendez-vous mondial des professionnels du monde viticole. Vous découvrirez donc au fil de la visite, comment s’est constitué ce domaine hors du commun. Vous aurez aussi un aperçu des appellations prestigieuses qui, aujourd’hui encore, financent les investissements de l’institution hospitalière, ainsi que l’entretien et la conservation du site de visite.
Ce polyptyque de Rogier van der Weyden, peintre flamand, a été réalisé entre 1443 et 1450. Ce retable majestueux a été commandé par Nicolas Rolin et fait donc partie intégrante des Hospices de Beaune depuis l’origine. Ses quinze panneaux représentent la thématique chrétienne du jugement dernier. Preuve, s’il en était besoin, du poids de la religion sur les âmes des malades et des soignants.
Admirer le Polyptyque peut prendre du temps, tant les détails de l’œuvre sont incroyables. Réservez-vous de précieuses minutes en fin de visite pour ne pas passer à côté.
Ses toits sublimes
Son rôle sur la médecine du XVème à nos jours
Son Polyptyque magistral
Adresse
Tarifs
Tarif de base - Adulte Plein tarif | 12€ |
Autre tarif | 9€ |
Tarif jeunes | 5€ |
Gratuité | -- |
Horaires d'ouverture